Il était minuit, du moins c'est ce qu'elle pensait. Depuis bien longtemps, les Atlantes n'avaient plus la notion du temps, si longtemps privés de soleil... Il devait donc être minuit, quand une secousse se fit entendre, comme un grondement, très lointain, et qui la réveilla. Abasourdie, elle regarda autour d'elle, quand soudain la jeune femme se sentit poussée, comme si elle se trouvait sur un des sièges propulseurs de son oncle, mais en plus lent, plus intense, et plus continu.
Prise de panique, elle essaya de crier, mais sous ces trombes d'eau, c'était peine perdue. Elle attendit donc, impuissante, la fin du séisme. Au bout d'un moment, le grondement et les secousses la firent somnoler, puis s'endormir. A son réveil, tout avait cessé. Une lumière étrange, car naturelle, s'infiltrait entre ses volets clos. Aeris se leva pour aller les ouvrir, et fut renversée par tant de clarté. C'était bien là un vrai soleil, pas ces soleils artificiels à base d'ambre qu'ils utilisaient sous l'eau. Un soleil froid, un soleil blanc, pâle, malade. Un soleil du Nord. Elle estima alors, vu sa hauteur et sa luminosité, qu'ils devaient se trouver à proximité du cercle polaire antarctique. Quelle traversée! Il lui faudrait du temps pour se réhabituer au soleil, surtout qu'à Gibraltar il était beaucoup plus chaud, mais enfin...
Elle sortit alors dans la rue et vit un groupe d'anciens qui parlementaient. Elle apprit alors que son oncle, le doyen de l'île et donc l'Ancien, était mort durant la remontée, son coeur n'avait pas succombé. Des larmes roulèrent alors de ses yeux, elle ne put les arrêter. ce serait à elle et à son cousin Mido de prendre la succession.
- Atlantis, tu es de retour... Nous te redonnerons ta splandeur d'antan.
Murmura-t'elle pour elle-même, avant de se jeter dans les bras de son cousin.